http://www.cyberpresse.ca/article/20080414/CPOPINIONS02/80414087/6780/CPOPINIONS02
''Serge Cantin, professeur de philosophie
Oserais-je le dire? Être professeur de philosophie à l’université, cela correspond pour moi à quelque chose comme une vocation, un terme qui évoque une époque révolue, un mot qui trahit mon âge. Mais j’assume mon âge, et l’anachronisme qui vient avec. Ai-je d’ailleurs le choix? En même temps que je demeurais ou que j’essayais de demeurer fidèle à certaines valeurs, à certains idéaux, à une certaine conception de la culture et de l’éducation, je n’ai pu qu’assister impuissant à ce que Michel Freitag a bien nommé « le naufrage de l’université ». J’ai vu celle-ci, année après année, s’éloigner d’elle-même sous prétexte de se rapprocher de la collectivité, de se mettre à son service, de répondre aux impératifs de la société dite du savoir; je l’ai vue, cette université, renoncer sans grand remords au sens millénaire de sa mission et vendre son âme au diable du marché; je l’ai vue devenir son propre simulacre. Ce qu’elle s’était voulue pendant des siècles, à savoir un lieu presque sacré, une enclave au sein du monde commun par où les hommes puissent interpréter librement leur condition, chercher les origines et les fins de leur existence, remettre en question leurs opinions et leurs préjugés, voilà bien ce que l’université d’aujourd’hui n’est plus et ne veut plus être, elle qui, comme l’école en général, n’a d’autre ambition que d’être utile et performante, en remodelant la constitution intime des personnes pour les rendre conformes aux exigences de la société de marché. ''
J'ai rien à rajouter...
vous, pourquoi êtes vous à l'université?
lundi 14 avril 2008
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